Die sonne de & mis en scène par Olivier Py, scénographie & costumes Pierre-André Weitz, avec Uli Kirsch, Sebastian König, Uwe Preuss, Lucas Prisor, Ingo Raabe, Ilse Ritter, Mandy Rudski et Claudius von Stolzmann, piano Mathieu Elfassi, production Volksbühne am Rosa-Luxembourg-Platz, Berlin


Disons qu’il y a un mec qui écrit des pièces de théâtre. Disons que ce mec a trouvé sa source d’inspiration. Disons qu’il a du succès. Trop de succès. Disons qu’il rentre en dépression. Qu’il n’a plus d’inspiration. Que le temps passe. Qu’il retrouve sa source d’inspiration. Qu’entre temps, il grandit, il murit, il apprend des choses. Sur le théâtre. Sur la vie. Sur les acteurs. Sur les hommes. C’est ça la pièce.

L’inspiration est un garçon. Un beau gosse. Beau à en pleurer. Fou. Fou à lier. Aimé. Par tous. Y compris par les femmes du mec qui écrit (son épouse enceinte et sa comédienne de mère). Y compris par les hommes du mec qui écrit (ses acteurs et le directeur de son théâtre). Y compris par le mec qui écrit, qui s’y abandonne petit à petit, jusqu’à l’isolement, jusqu’au suicide et au crime. L’enfant naît mort. Devant la mort, l’impuissance. L’homme ne sait pas comment ressusciter l’homme. Le beau gosse fou rentre en dépression. Ses adorateurs l’abandonnent. A l’exception du mec qui écrit. L’épouse, la mère, les acteurs, le directeur du théâtre se trouvent un autre mec qui écrit. Drogué, prétentieux, superficiel. Quand tout paraît perdu (le mec qui écrit en disgrâce s’empoisonne), le beau gosse fou se réveille de son autisme. Point et à la ligne. C’est ça la pièce.

Un prétexte pour la parole, le discours engagé, la politique théâtrale, utilitariste ou hédoniste. A la recherche du sens, des possibilités, de l’héroïsme. Ce que sait bien faire olivier py quand il écrit. du théâtre sur le théâtre. du théâtre dans le théâtre. Tout le théâtre. L’acteur classique, l’acteur athlète, l’acteur saltimbanque, le clown triste, le travesti, l’éternelle diva, le monstre sacré, l’ivrogne, le drogué, la pute, l’(auto)flagellateur, Ophélie, Hamlet, la reine mère, le mécène, le POETE, le HEROS. Des illusions comiques. C’est ça la pièce.

Un décor – acteur. Qui bouge, se modifie, se morcelle, se défait, s’ouvre. Sur le public. Sur le monde. Sur l’univers(alité). Un décor qui sait jouer du piano. Un personnage collectif. Sur plusieurs plans. A plusieurs facettes. Confortable chambre bourgeoise, chambre d’hôtel sans WC, restaurant, rue, théâtre : scène, coulisses, bureau du directeur. C’est ça la pièce.

Talent d’acteur. Bien conduit. Présence totale. Voix des profondeurs. Corps solide comme l'acier, rapide comme l’éclair, plus souple qu'une lame. En ivoire. En pâte à modeler. Personnage, pas soi, car le soi s’oublie soi-même quand le personnage monte sur scène. Un autre Je. Jeunesse éternelle et vie sans mort. Souffle. Grâce. Saint esprit. Sebastian konig. Plus beau que ryan gosling. plus doué, avec une plus grosse bite. Plus inspiré. C’est ça la pièce.

Soleil. Héritage. (Auto)hommage. Adieu. C’était ça l’odéon d’olivier py.

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Sa zicem ca e un nene care scrie piese de teatru. Sa zicem ca si-a gasit sursa de inspiratie. Sa zicem ca are succes. Prea mult succes. Sa zicem ca intra in depresie. Ca nu mai are inspiratie. Ca trece o vreme. Dupa care iar isi gaseste sursa de inspiratie. Ca intre timp a crescut, s-a maturizat, a invatat multe. Despre teatru. Despre viata. Despre actori. Despre oameni. Asta e piesa.

Inspiratia e un baiat. Frumos. De pica. Nebun. De legat. Iubit. De toti. Inclusiv de femeile lu' nenea care scrie (nevasta gravida si mama tragediana). Inclusiv de barbatii lu' nenea care scrie (actorii si directorul de teatru). Inclusiv de nenea care scrie, care i se abandoneaza treptat, pana la izolare, pana la sinucidere si crima. Copilul se naste mort. In fata mortii: neputinta. Omul nu stie sa-l reinvie pe om. Baiatul frumos si nebun intra in depresie. Toti adoratorii il parasesesc. In afara de nenea care scrie. Nevasta, mama, actorii, directorul de teatru isi gasesc alt nene care scrie. Drogat, pretentios, superficial. Cand totul pare pierdut (nenea care scrie in dizgratie ia si da otrava), baiatul frumos si nebun se trezeste din mutenie. Punct si de la capat. Asta e piesa.

Un pretext de vorba. de discurs angajat. de politica teatrala. utilitarista sau hedonista. in cautare de sens, de posibilitati, de eroism. ce face olivier py cel mai bine cand scrie. un teatru despre teatru. un teatru in teatru. tot teatrul. actorul clasic, actorul atlet, actorul saltimbanc, clovnul trist, travestitul, eterna diva, monstrul sacru, betivul, drogatul, curva, (auto)flagelatorul, ofelia, hamlet, regina mama, mecena, poetul, eroul. iluzii comice. Asta e piesa.

Un decor - actor. Care se misca, se modifica, se destrama, se desface, se deschide. Spre public. Spre lume. Spre univers(alitate). Un decor care stie sa cânte la pian. Un personaj colectiv. Pe mai multe planuri. Cu mai multe fatzete. Dormitor mic-burghez. Camera de hotel fara baie. Restaurant. Strada. Teatru: scena, culise, birou de director. Asta e piesa.

Talent de actor. Bine condus. Prezenta totala. Voce din strafunduri. Corp tare ca piatra, iute ca sageata. De fildes. Din plastilina. Personaj, nu sine, caci sinele se uita pe sine cand personajul urca pe scena. Alt eu. Tinerete fara batranete si viata fara de moarte. Suflu. Spirit. Har. Sfantul duh. Sebastian konig. Mai frumos ca ryan gosling. Mai talentat, mai tare, cu pula mai mare. Mai inspirat. Asta e piesa.

Soare. Mostenire. (Auto)Omagiu. Adio. Asta a fost odeonul lui olivier py.

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