Le cours d'écriture de Marie
A vous, princes et princesses
Prenez la vie telle qu’elle se montre
Calamiteuse peureuse trompeuse
Le soutient viendra en réponse à vos prières
Ne tolérez aucun coup bas
A vous la terre de demain.
///
Tender is the night black sky above our humble lives
Tendre est la lune sans jugement en brillance
Twilight sleeps in red flames hungry to live
Toi la plus belle m’attends endeuillée au crépuscule
Torture is a myth. No one forced my Blue Valentine to die
Torturée par l’amour écarlate jeune mariée seule à l’autel
Thorough my thoughts for you. I wish you were white and pure.
Tout le vert du monde ne suffira pas pour te redonner vie.
///
Tu me fuis – je vois
Ton souvenir s’effacer.
Je suis seule, moi.
Le stylo-bille, qui -
Oublié sur la table
T’attend en vain, seul.
Tulipe perdue
Mille roses oubliées
Et toi, où est-tu ?
La large prairie
La larmoyante plante
La larme à l’œil.
Le coq sportif et
Sauvage et ricaneur
Oubli du pays.
Amour brûle ou
Amour torture mûre
Pourquoi l’amour, hein ?
Je sens mon âme
Prendre son envol d’en bas
Sans s’arrêter. Loin.
J’en ai marre des
Parfums. J’en ai marre des
Chansons. Laissez-moi !
La joie m’apporte
L’amour m’apporte la joie -
Cercle vertueux.
La nuit me fuit de
Loin m’ennuie me laisse en
Faiblesse. La nuit.
Le temps m’attend en
Mille secondes de toi
Je me languis, oui.
Le rêve doux, fou
M’amène en voyage
Et toi, où est-tu ?
Le secret d’une
Rose courageuse et
Peureuse - c’est moi.
///
Madame
Lorraine Arnal est l’inventrice de la méthode thérapeutique du Kleuster – une
approche révolutionnaire mêlant massage corporel, stimulation électronique
neurologique et soutien psychologique. Née à Paris dans les années 50, Madame
Lorraine Arnal s’est vite orientée vers l’école nord-américaine qu’elle
trouvait plus pratique, plus appliquée, que celle française. Après un Master à
Toronto et un doctorat à New York, elle a lancé son cabinet à Montreuil en
suivant son mentor le Docteur Jacques Lazard – psychanalyste et Gestalt
praticien et fondateur de l’école française d’art thérapie. Madame Lorraine
Arnal soigne tout particulièrement les femmes confrontées à des relations
abusives personnelles ou professionnelles. Elle est connue pour avoir
accompagnée Madame Carla Cagliani pendant son procès surmédiatisé contre le
Président de la République, Monsieur Jean Triquet, accusé de l’avoir harcelée
sexuellement et psychologiquement pendant son mandat de Ministre de l’Economie.
Son approche est louée pour sa durée courte, son efficacité immédiate, et son
faible taux de rechute. Madame Lorraine Arnal a publié plus d’une vingtaine de
livres de spécialité très prisés par le public. Compte tenu de son succès
international, elle ne prend plus de nouveaux patients mais on peut accéder à
la thérapie Kleuster dans les centres autorisés qui pratiquent la méthode
qu’elle a brevetée. Madame Lorraine Arnal est mariée. Elle a trois enfants.
///
Art.
1er. Les chats naissent et demeurent supérieurs en droits aux hommes.
Art.
2. Le but de tout homme est de servir les chats, d’assurer leur liberté, sûreté
et bien-être.
Art.
3. Nul chat ne peut être accusé, arrêté ni détenu, quelle que soit son action
(avoir pissé sur la couette, avoir vomi sur la moquette, avoir griffé, avoir
détérioré, …).
Art.
4. Tout chat étant présumé indéfiniment innocent, il ne peut jamais être
déclaré coupable.
Art.
5. Pour l'entretien du chat, et pour les dépenses de son bien-être, son maître
est entièrement responsable. En cas de défaut du maître, une contribution
commune aux autres hommes est indispensable : elle doit être répartie entre
eux, en raison de leurs facultés.
Art.
6. Le chat a le droit de demander compte à tout maître de son entretien et de ses
dépenses de bien-être. Si cette demande n’est pas répondue, il est jugé
indispensable d’arrêter le maître défaillant, et de le réprimer sévèrement par
la loi.
Art.
7. Le chat a le droit de miauler, ronronner, circuler, et se reposer à tout
moment et dans tout espace. L’homme a l’obligation d’assurer au chat l’exercice
libre de toute contrainte de ces droits.
///
Baptiste
– je suis né dans la misère de mes parents ; je m’en suis sorti tard,
seul, fatigué. Il m’a fallu longtemps pour me remettre de leur détresse.
Devenue mienne. Je suis né « eux » ; je suis mort
« moi ».
Inconnu
#1 – je suis né en province ; je suis venu tenter ma chance en ville. Je
n’ai pas réussi à percer. J’ai vécu longtemps isolé, mal payé, mal logé. Moins
bien que si j’étais resté dans ma ville natale. Je n’ai jamais voulu revenir en
arrière.
Inconnu
#2 – j’ai fait une école d’ingé ; j’ai trouvé un boulot tout de
suite ; j’ai chopé plein de gonzesses ; je me suis marié mal ;
je suis mort seul.
Inconnu
#3 – j’ai toujours voulu être un artiste ; à 30 ans, je jouais encore de
la guitare dans la rue ; je plaisais aux filles, même pas lavé. J’ai
touché un héritage à 40 ans, je me suis posé, je suis devenu rentier. On peut
s’embourgeoiser à tout âge. Je suis mort riche.
Inconnu
#4 – mes parents avaient du pognon, mais pas de temps pour moi. J’ai bu tôt,
beaucoup. Je n’ai pas fini mes études. J’ai repris et coulé l’affaire
familiale. Mes parents ne m’ont pas vu faire, ils étaient déjà morts. Mon cœur
a cédé à 54 ans, devant le journal du soir.
Narcisse
– je suis né à l’étranger. Ma mère a suivi un français jusqu’à Tours. On a
aménagé dans une roulote à l’extérieur de la ville. L’été, il faisait la chasse
aux escargots. Il a laissé un gosse à ma mère. Dès que j’ai bossé, je lui ai
acheté un costume spider man. Il était content, le petit. J’étais boxeur et
videur. Je calculais le nombre de jours exact que je devais bosser pour toucher
le chômage. Après, je ne faisais plus que du black. Une serveuse hystérique m’a
fait un enfant dans le dos. Je m’en suis occupé toute ma vie ; comme de
mon petit frère. Je suis mort heureux, mais fatigué.
Benjamin
– j’étais le premier enfant. Un peu timide, un peu gros, un peu triste. Le
rugby m’a sauvé. J’ai eu souvent des allergies et des crises de goutte. Je suis
mort vieux, sans problèmes de santé.
Paul
– j’adorais ma mère, j’adorais mon père. J’ai essayé de créer un couple à leur
image. J’ai échoué : dès qu’une fille commençait à s’intéresser à moi,
elle ne me plaisait plus. J’ai enchaîné les conquêtes sans pouvoir me poser.
J’ai eu des neveux.
Raphaël
– j’ai trouvé une fille bien et j’ai changé pour elle. J’ai arrêté de boire, de
sortir faire la fête avec mes potes, j’ai trouvé un boulot stable. On a aménagé
ensemble. On a eu des enfants. Je ne sais pas ce qu’elle a vu chez moi. Avant
elle, j’étais vraiment un sale type. J’ai beaucoup pleuré à sa mort. J’ai
beaucoup pleuré après sa mort. 20 ans je lui ai survécu. 20 ans elle m’a
manqué.
Inconnu
#5 – j’ai toujours habité à Belleville. J’ai travaillé dans l’IT, mais je
préférais dire que j’organisais des concerts. Je connaissais beaucoup de
musiciens. Je les like-ais sur facebook et leur demandais des
invitations ; ils ne me répondaient pas souvent, mais assez quand même
pour que je sorte un peu de chez moi. Mes coïts étaient tristes. Je n’ai jamais
pu m’attacher. Après le sexe, je devais partir, c’était plus fort que moi. Je
suis mort à Belleville, dans mon appartement de jeune actif.
Inconnu
#6 – je suis né à Saint-Germain. J’ai été photographe de mode et de bouffe.
J’ai eu plusieurs chiens : tous pitbull. J’allais souvent au Japon. J’ai
porté mes cheveux longs tant que je n’ai pas eu de calvitie. Puis j’ai dû les
couper. J’ai toujours pris soin de mon corps. Je suis mort sans histoire(s).
Yannick
– ma mère était psy et féministe. Elle m’a appris que pour garder une fille, il
fallait la satisfaire sexuellement. Je me suis entraîné. Je me suis dévoué. Je
n’ai pas trouvé la bonne. Mon père était malade, je l’ai accompagné jusqu’à sa
mort, puis j’ai gardé son appart. Je n’ai jamais bougé.
Jules
– je suis né à la frontière allemande. Petit, je collectionnais les soldats en
bois. Grand, je les fabriquais. C’était mon passe-temps favori. Les femmes (ma
mère, mon épouse, ma fille) se moquaient de moi, mais j’assumais. Ma
masculinité en restait intacte. Je travaillais dans le bâtiment. Je suis mort
vieux, marié pour la 5ème fois. J’ai eu beaucoup d’enfants et encore
plus de petits-enfants.
Commentaires