INVICTUS, de Clint Eastwood

Ca sa-mi demonstrez dragostea pentru prietenul meu, l-am dus la un film cu si despre rugby. Io în ideea ca o sa ma sacrific ; el în ideea ca o sa savureze evenimentul. Ei bine, fu vice versa. Mie mi-a super placut, lui nu prea tare. Da' ca sa întelegeti :
Povestea : Nelson Mandela tocmai e ales presedinte si are o gramada de kkturi de rezolvat (mizerie, saracie, boli) printre care si ura / diferentele albi / negri. Crearea unei constiinte nationale comune tuturor celor din the rainbow nation devine prioritatea noului presedinte si simbolul acestei cautari de coeziune sociala inter-rasiala - rugby-ul si cupa mondiala. De unde si pâna unde rugby-ul ? Pentru ca e sportul albilor (versus fotbalul sportul negrilor), pentru ca poarta în continuare culorile coloniale (simboluri ale apartheidului pentru negri), pentru ca majoritatea parlamentara neagra se pregateste sa interzica numele, steagul, uniformele si imnul Springbok-ilor, pentru ca albii se vor simti loviti si renegati, or Mandiba vrea ca toata lumea sa faca parte din his african dream.
Regia : un film clasic. Politically si, as zice, aesthetically correct peste poate, regia e ca un taior negru sau a little black dress sau ... mai bine sa nu dau vreun exemplu de geanta, ca sa nu ma luati drept (prea) snoaba : indemodabila. Cre' ca peste 100 de ani (daca va mai exista ceva peste 100 de ani), nici un critic experimentat nu va putea spune pe neve în ce moment a fost facut filmu' (anii 60, anii 80, anu' 2010 ...). Prim-planuri lungi, intonatii domoale, caractere constante, "simbolistica" binara (terenul de rugby impecabil întretinut de cealalta parte a drumului de un teren de fotbal în mizerie, cupa mondiala tinuta de o mâna alba si una neagra pe final). Dupa cum zisei : clasic.
De ce nu i-a placut lu' Benone : scenele de rugby prea lente, povestea prea siropoasa, discursul nationalist prea dulceag.
Parera mea : în afara de consideratiile tehnice legate de rugby, pentru care n-am nici un fel de expertiza (în afara de pasiunea mea pentru barbatii musculosi în pantaloni scurti mulanti), I agree with my boyfriend.
Si totusi ... ca exilat, nu pot sa nu storc o lacrima când un nene încearca sa salveze o tara. Nu pot sa nu ma simt vinovata fata de propria-mi tara, pe care am abandonat-o. Nu ca as putea io sa ma compar cu Nelson Mandela ... Da' orisicât ... În terme de ROI (return on investment), România nu e cea mai avantajata în ceeea ce ma priveste. Pâna la urma, m-am "format" pâna la 19 ani pe banii statului, care pâna în ziua de azi n-a pupat nici un impozit din partea-mi, contrar statului francez, care s-a ghiftuit ceva în ultimii 3 ani de pe urma-mi.
Si totusi ... daca gândim altfel, mama & tata au cotizat o viata (si continua sa o faca) pentru (în parte) educatia mea publica. Suntem deci chit ?
Bun, chiar daca treaba pecuniara ar tine (daca am considera ca datoria materiala fata de stat a fost achitata a priori de catre parintii mei), how about datoria morala ? Am io vreo responsabilitate, vreo obligatie de mijloc sau de rezultat fata de tara mea ? E culpa mea justificata ?
Sau hai sa judecam altfel : am crescut io altfel în România (citeste mai bine) ? Fata de alta tara, am avut o educatie / copilarie / adolescenta mai buna acasa ? Cât din mine ca om e tipic românesc si cât e universal ? Cum as fi daca n-as fi românca (mai frumoasa, mai slaba, mai desteapta, mai fericita) ?
Da' hai ca cre' ca l-am exasperat deja rau de tot pe Clint Eastwood (how funny, like he'd ever read this !) cu divagatiile si abaterile mele de la filmul / tema Mariei Sale.
So, despre INVICTUS numai de bine, si despre toate cele de mai sus, într-un alt episod. Stay tuned !
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Pour démontrer mon amour pour mon mec, je l’ai amené voir un film avec et sur le rugby. Moi, dans l’idée que j’allais me sacrifier, lui, dans l’idée qu’il allait savourer l’événement. Eh bien, ce fut l’inverse. Moi, j’ai bien aimé, lui pas trop. Mais pour que vous compreniez :
L’histoire : Nelson Mandela vient d’être élu président et a plein de merdes à résoudre (misère, pauvreté, maladies) parmi lesquelles la haine / les différences blancs / noirs. La création d’une conscience nationale commune à toute la rainbow nation devient la priorité du nouveau président et le symbole de cette recherche de cohésion interraciale – le rugby et la coupe mondiale. Pourquoi le rugby ? Parce que c’est le sport des blancs (versus le foot le sport des noirs), parce qu’il continue à arborer les couleurs coloniales (symboles de l’apartheid pour les noirs), parce que la majorité parlementaire noire se prépare à interdire le nom, le drapeau, les uniformes et l’hymne des Springbok, parce que les blancs vont se sentir frappés et reniés, or Mandiba veut que tout le monde fasse partie de his african dream.
La mise en scène : un film classique. Politically et, je dirais, aesthetically correct plus que possible, la mise en scène est comme un tailleur noir ou a little black dress ou … il vaut mieux que je ne donne pas d’exemple de sac à main pour ne pas paraître (trop) snob : indémodable. Je pense que dans 100 ans (s’il en restait quelque chose dans 100 ans), aucun critique expérimenté ne pourra dire les yeux fermés à quel moment le film a été fait (aux années 60, 80 ou 2010 …). Des premiers plans longs, des intonations molles, des caractères constants, un « symbolisme » binaire (le terrain de rugby entretenu de façon impeccable face au terrain de foot en misère, la coupe mondiale tenue par une main blanche et une main noire sur la fin). Comme je disais : classique.
Pourquoi Benone n’a pas aimé : les scènes de rugby trop lentes, l’histoire trop sirupeuse, le discours nationaliste trop sucré.
Mon avis : à part les considérations techniques liées au rugby, pour lesquelles je n’ai aucune expertise (si ce n’est ma passion pour les hommes musclés en shorts moulants), I agree with my boyfriend.
Et pourtant … en tant qu’exilé, je ne peux pas ne pas verser une larme quand un monsieur essaye de sauver un pays. Je ne peux pas ne pas me sentir coupable par rapport à mon propre pays, que j’ai abandonné. Non que je pourrais me comparer à Nelson Mandela ... Mais quand même ... En terme de ROI (return on investment), la Roumanie n’est pas la plus avantagée en ce qui me concerne. Finalement, je me suis « formée » jusqu’à 19 ans avec l’argent de l’état, qui jusqu’à aujourd’hui n’a touché aucun sou de ma part, contrairement à l’état français, qui se régale avec mes impôts depuis 3 ans.
Et pourtant ... si on réfléchit autrement, mes parents ont cotisé toute une vie (et continuent à le faire) pour (en partie) mon éducation publique en Roumanie. On serait donc quitte ?
Bon, même si l’affaire pécuniaire tenait (si on considérait que ma dette matérielle envers l’état a été acquittée a priori par mes parents) how about ma dette morale ? Est-ce que j’ai une responsabilité, une obligation de moyen ou de résultat envers mon pays ? Ma coulpe, est-elle justifiée ?
Ou jugeons autrement : est-ce que j’ai grandi différemment en Roumanie (lire mieux) ? Par rapport à un autre pays, est-ce que j’ai eu une éducation / enfance / adolescence meilleure à la maison ? Combien de moi est typiquement roumain et combien universel ? Comment serais-je si je n’étais pas roumaine (plus belle, plus mince, plus intelligente, plus heureuse) ?
Mais là je pense que j’ai complètement exaspéré Clint Eastwood (how funny, like he'd ever read this !) avec mes divagations et mes abattements du film et de la thématique de Son Altesse.
So, sur INVICTUS que du bien, et sur toutes les questions de plus haut, à suivre dans un autre épisode. Stay tuned !

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